Modération et consommation d’alcool

par 18 Fév 2023Agir pour arrêter de boire, Comprendre la dépendance0 commentaires

La modération est le premier sujet qui se pose lorsque l’on commence à questionner sa relation à l’alcool.
Et pas seulement… la modération est aussi la solution miracle que l’on entend souvent lorsque notre consommation commence à nous dépasser un peu…
« Tu n’as qu’à boire moins !… / Tu devrais boire moins !… / Tu n’as qu’à fait preuve de volonté… »…
Oh oui, que je les ai entendues ces phrases, et je me les suis dites aussi.

Et c’est logique car il y a du bon sens là dedans… Oui, la modération est nécessaire et devrait être de mise. Car on a tous entendu parler des « risques » liés à la consommation d’alcool.

Mais je sais aussi que si je te parle de risques, tu penses instantanément cancer, cirrhose, maladies cardiovasculaires… Des risques à long terme en fait…
Des risques qui te font dire qu’un jour tu feras attention, mais que pour le moment les choses sont sous contrôle, et que tu verras plus tard…
Non ?
Avoue qu’il est facile de repousser tous ces risques… Evidemment, on est tous pareil… Tout ça, « ça n’arrive qu’aux autres »… et face aux plaisirs immédiats de la consommation, tous ces risques potentiels ne font guère le poids.

Mais le risque de tomber dans la dépendance à l’alcool… Il est bien réel ce risque.
Est-ce que tu en es conscient ?
Est-ce que tu y penses ?

La dépendance, c’est comme un entonnoir dans lequel on glisse petit à petit quand on consomme de l’alcool (j’avais d’ailleurs fait un article à ce sujet que tu peux lire ici).

Oui, la dépendance à l’alcool commence par un verre, et lentement mais sûrement, très progressivement, de bouteilles en bouteilles, de semaines en semaines, d’années en années peut-être… oui elle s’installe… jusqu’à mettre à mal, entre autre, tes capacités de contrôle.

Oui la dépendance s’installe jusqu’à ce jour, où sans t’en rendre compte, tu n’as finalement plus la capacité de choisir de boire ou non.
Et c’est notamment ça qui caractérise la dépendance… cette perte de liberté de décider de consommer de l’alcool ou non.

Et donc évidemment que le risque de tomber dans la dépendance est un risque réel quand on consomme et un risque urgent quand on consomme beaucoup, et souvent.

Et c’est pourquoi la modération est si importante car c’est un peu comme l’aiguilleur et le limitateur de vitesse sur le réseau de la dépendance. Pour justement ne pas s’engager trop fort ni trop vite sur cette voie.
Oui, la modération, ou consommation contrôlée, permet de garder la main face à l’alcool, en consommant de manière consciente des quantités déterminées et à des rythmes identifiés.

La modération… frein dans l’installation de la dépendance à l’alcool

La modération, quand on consomme régulièrement, c’est le frein à main qui va te permettre de contrôler ta vitesse de glisse dans l’entonnoir de la dépendance. En maîtrisant la quantité d’alcool que tu consommes, tu te protèges contre l’installation d’un besoin physique d’alcool. Mais tu te prévaux aussi de la dépendance mentale en envoyant activement à ton mental régulièrement le signal qu’il y d’autres plaisirs dans la vie, d’autres moyens d’apprécier les soirées, d’autres manières de gérer ses problèmes, d’autres manières de décompresser, d’autres sources de plaisir…
Bref pour éviter que l’alcool ne prenne une place clé dans de multiples situations de ta vie.
Que l’alcool reste à la place qui lui revient, une exception et pas la règle, c’est à dire quelque chose d’exceptionnel et qui ne remplisse pas de fonction centrale dans ta vie.
Qu’il ne se substitue pas à quelque chose que tu pourrais faire toi-même.
Et logiquement, dans ces circonstances, la modération ne se ressent pas comme de la privation… c’est simplement une décision de vie, une question d’hygiène personnelle. Quelque chose qui est bon pour toi.
Et quand on est une personne normale face à l’alcool, la modération n’est pas un problème, ni vraiment un sujet.

La modération peut donc aider à se prévaloir de la dépendance… pour rester sur le haut de l’entonnoir… le plus longtemps possible.

Par contre, une fois installée, la modération n’est pas un remède à la dépendance.

Dépendant à l’alcool, tu ne peux plus modérer ta consommation…

Quand, à force de consommer beaucoup et souvent, tu deviens dépendant à l’alcool, tu as perdu la capacité de décider de consommer ou non. Et l’inverse est vrai aussi… quand tu as perdu la capacité de décider de consommer ou non et de t’arrêter une fois que tu as commencé, c’est que tu es dépendant à l’alcool…
C’est à dire que tu consommes désormais et en réalité par obligation et non plus par choix. Par automatisme plus que par plaisir.
Parce que tu ne sais plus quoi faire ni comment faire d’autre dans une situation ou des situations données tellement le comportement de boire de l’alcool est ancré dans ta tête.

Alors oui bien sûr qu’on aimerait tous, dépendants, pouvoir faire usage de notre capacité de contrôle et boire juste un verre ou deux comme une « personne normale »… mais lorsque la dépendance est là… et totalement installée… notre système de contrôle qui a été piraté se retrouve défaillant et carrément hors-service.
Et donc par définition, quand on est dépendant, et bien non… la modération ne peut plus être une option.

Avant la modération était notre frein… au stade de la dépendance, la possibilité d’activer ce frein est tout simplement cassée.

Et tu le sais bien si tu es concerné… A quoi ressemblent les tentatives de modération quand on est dépendant ?

On tente de se retenir… au prix d’une discipline quasi surhumaine oui il faut tenir. Pour se rapprocher le plus possible de ce que serait une « personne normale »…
Mais quelle tromperie… quel déni… et je me rappelle très bien de comment c’était pour moi.
A chaque fois je recommençais ce combat face à moi-même pour tenir ou en tout cas tenter de contrôler le temps d’une soirée, voire quelques jours, voire quelques semaines…
Et ça me coûtait tellement d’efforts… et c’était normal puisque cette porte alcool était toujours ouverte… et avec elle la possibilité mentale de consommer qui était toujours présente en arrière-plan…
Donc oui bien sûr que c’était dur… très dure.
Je vivais sans cesse avec cette question « J’y vais, j’y vais pas ? ».

Tenir… Tenir à tout prix… et dans la souffrance… une humeur de chien, une sensation de manque accablante, du stress partout, de la nervosité dans tout le corps…
Se modérer pour une personne dépendante, c’est vivre un enfer au jour le jour.

Et si toi aussi tu sais que tu as dépassé le stade de la simple consommation excessive et si toi aussi il t’arrive d’essayer de te modérer, alors oui tu le sais… Jamais ça ne sera libératoire… Et non… jamais.
Parce qu’à la longue ça ne peut pas fonctionner.
Et pire, ça ne va que renforcer ce sentiment de privation… de frustration… qui comme un élastique qui se tend de plus en plus va à chaque fois te rappeler le côté anormale de ta relation avec l’alcool.

En tentant à tous prix cette modération, tu vas aussi empêcher ton corps et ton esprit de passer à autre chose… Tu resteras bloqué dans ta roue à tourner en rond en t’épuisant… parce que tous ces efforts seront finalement orientés vers la rechute voulue, programmée et préméditée…

La modération, comble de la frustration pour la personne dépendante à l’alcool

Et oui, en modérant, ton corps et ton esprit se préparent déjà à cette explosion qui fera que bientôt tu compenseras en rebuvant tout ce que tu n’auras pas bu…

Parce qu’on les connaît tous ces « petites récompenses » au bout de xx jours de retenue… c’est rarement un petit verre et tout le monde au lit…
Oh que non !
C’est plutôt des grosses orgies, en mode puissance X de la souffrance ressentie de la privation. Quelque chose de prémédité, d’organisé et d’attendu… un feu d’artifice… dans lequel la dépendance va une fois de plus te montrer toute sa toute puissance !

Puis de nouveaux ces lendemains difficiles à hauteur des excès de la veille… Puis la honte… tu vas t’en vouloir jusqu’à vouloir juste disparaître et te cacher au fond d’un trou…

Et forcément avec de telles émotions négatives, une nouvelle envie et un nouveau besoin d’alcool pour t’aider à faire face…
Mais un besoin que tu ne pourras pas assouvir tout de suite… parce que tu t’es fixé des règles… de modération.

Alors encore tu vas devoir te retenir… en attendant au fond de toi cette prochaine fois où à nouveau tu pourras te noyer et oublier tout ça…
Te replonger dans ce cocon bien « mérité »…
Te perdre l’espace de quelques heures dans ces vagues anesthésiantes et sourdes où les choses paraissent moins compliquées…
Puis remonter encore à la surface et aspirer l’air de la réalité à pleins poumons, en attendant de pouvoir à nouveau replonger dans les affres de l’alcool…

Un cercle vicieux… mais que tu tenteras encore d’améliorer… en faisant autrement… en te fixant d’autres règles.
Moins strictes, plus strictes, plus réalistes, plus souples, plus comme il faut, plus tenables… Tout…
Oui, tu tenteras tout pour continuer de boire et ne surtout pas arrêter.

Essayer avec ces nouvelles règles et se rendre compte que ca ne marche pas mieux… Exploser toujours autant grâce au chèque en blanc fourni par ces quelques heures de retenue dans la douleur… passées à attendre la délivrance, la libération.
Quelques heures pendant lesquelles ta dépendance ne va pas s’arranger non… au contraire.

Alors dans ces conditions, quel est l’intérêt de la modération ?
Quel intérêt de vivre cette lutte permanente ?

Et bien à mes yeux, en termes de consommation et de gestion : Aucune !

Non la modération, passé un certain stade et une fois que la dépendance est là, ça n’est pas une solution.

Par contre oui, la modération est un très bon exercice… qui pourra te révéler où tu en es dans l’alcool.
Et si tu n’arrives pas à modérer…
Si au fond de toi tu entends cette petite voix qui te dit « non, je n’arrive pas à contrôler ma consommation d’alcool »…
Alors c’est que déjà tu es très loin sur le chemin de la dépendance, peut-être plus loin que ce que tu crois.

Et comme d’habitude, je ne te demande pas de me croire sur parole.
Non, je t’invite à le faire le test de la modération, et de voir par toi-même, où tu en es.


Pour aller plus loin, je te propose de faire le test Audit en cliquant ici… Il te permettra de « mesurer » où tu en es dans ta relation à l’alcool.

Et si tu sens que tu as besoin d’aide, contacte moi en cliquant ici.
Parce que oui on peut sortir de là, et oui, je peux t’aider à le faire et à arrêter de boire.

Comprendre la dépendance à l'alcool

Comprendre comment la dépendance s’installe… progressivement… insidieusement… au fil de tes consommations… est la première étape pour reprendre le contrôle sur ta consommation ou avoir des clés pour arrêter de boire.

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Olivier
Coach de sobriété

J’aide les personnes qui ont un problème d’alcool (et leur entourage) à retrouver une vie meilleure.

Je t'aide à arrêter de boire et à sortir de ta dépendance à l'alcool
  • Malade alcoolique abstinent depuis 16 ans
  • Formé à l’accompagnement : maître praticien en hypnose ericksonienne et PNL

🎯 Plus de 100 personnes accompagnées avec succès

Ex-dépendant à l’alcool, je suis abstinent depuis 15 ans.

Maître-praticien en hypnose ericksonienne et formé à la PNL, je connais les étapes de la dépendance et je sais comment les aborder pour aider .

« Je suis incroyablement reconnaissante de l’aide qu’Olivier m’a apportée dans mon chemin vers la sobriété.

Sa capacité à comprendre et à soutenir les individus dans leur lutte contre la dépendance est précieuse.

Grâce à son accompagnement, j’ai trouvé la force et le courage de reprendre le contrôle de ma vie de manière « sobre et pétillante » »

Stéphanie

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Je ne suis ni médecin, ni soignant. Je suis coach de sobriété.
Malade alcoolique, abstinent depuis 16 ans... mais également accompagnant, maître praticien en hypnose ericksonienne, je souhaite partager mon expérience de la dépendance à l'alcool (ou addiction) et aider toute personne qui pourrait se retrouver dans ce parcours de vie.

La dépendance à l'alcool, ou alcoolisme, est une maladie chronique qui ne se soigne pas. L'abstinence permet toutefois de mettre la dépendance à distance et de retrouver une vie libre et heureuse.
Ainsi, en tant que coach, j'aide les personnes à arrêter de boire et à maintenir une abstinence durable.
Formé à la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) et en hypnose ericksonienne, je peux utiliser ces outils d'accompagnement dans les différents coachings ou programmes.

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