L’alcool nous anesthésie; c’est d’ailleurs bien ce qu’on cherche en en consommant d’une certaine façon. Consciemment ou inconsciemment d’ailleurs…
Tu ressens l’appel de la bouteille avec ce sentiment qu’elle t’apportera l’aide, le soulagement dont tu as besoin sur le moment; ou bien tu te dis très clairement que les « choses s’arrangeront avec un verre ».
Parce que oui… l’alcool atténue tes émotions négatives, mais il anesthésie aussi le reste… sans différence, il s’attaque à tout et tu ne peux pas choisir ce que tu « désactives »… Une fois dans ton système, l’alcool fait donc « disparaître », en même temps que tes problèmes, le reste de ta vie.

Un réel paradoxe non ? Puisque qu’à l’arrivée bien sûr que tes problèmes ne disparaissent pas… mais le reste si !

C’est l’effet pervers de la chose… Avec l’alcool, tu ne te prives pas uniquement de ce que tu cherches à fuir. Non… Pendant que tu te caches, c’est aussi le temps qui passe, ta vie qui défile, des apprentissages que tu ne fais pas, la fuite en avant et la dépendance qui s’installe. De plus en plus obsédé par l’alcool, c’est toute ta vie qui disparaît… remplacée par une vie… qui n’est finalement plus vraiment une vie. Une vie privée de son essence.

J’étais dépendant à l’alcool et décider de sortir de l’alcool m’a fait peur. Oui… Très peur même. Je n’avais aucune idée de comment j’allais pouvoir vivre sans. Je m’imaginais une vie très fade, vide, à laquelle je ne saurais de toutes façons pas faire face. Mais à un moment, je n’ai plus eu le choix.
Je me répétais ces mots… La folie, la prison ou la mort… des mots que l’on entend souvent lorsque il est question de l’avenir possible d’une personne dépendante à l’alcool ou à la drogue…

Mais j’en suis sorti !
Car il y a 14 ans, mon instinct de survie m’a fait réagir et j’ai réussi à quitter la boisson. C’était la première étape. Puis, quand j’ai réussi à sortir de l’alcool, j’ai découvert que j’étais finalement capable de faire face aux situations que j’avais tant projetées négativement. Petit à petit, étape par étape… J’ai découvert que j’étais parfaitement capable de vivre sans alcool même si bien sûr il a parfois fallu (ré)apprendre certaines choses.
Un jour à la fois ici aussi.
Apprendre à vivre en étant juste « normal ». En laissant de côté les montagnes russes de ma vie d’avant… Et j’ai réalisé oui que c’était possible… que « normal », on avait les capacités d’apprendre, de faire face à la vie et aux situations qui se présentaient.

Mais surtout, très rapidement, je me suis aussi découvert moi-même. Et ça bizarrement, je ne l’avais pas imaginé… J’ai découvert mes vraies capacités, oui, mais au delà de ça… j’ai découvert qui j’étais vraiment, ce qui m’attirait et me faisait vibrer. Qu’est ce qui m’apporte du plaisir véritable aujourd’hui dans la vie, ce qui me motive pour me lever le matin… ce que j’aime faire, avec le sentiment de savoir et de pouvoir accomplir des choses… Mes goûts, mes passions. Ce dont j’ai besoin pour me sentir bien, ce qui me plaît, ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue.

Pendant des années l’alcool m’empêchait de vivre, l’alcool m’empêchait d’être moi-même, de choisir d’être qui je voulais, comme je voulais. Je ne m’en rendais pas compte, dans ma roue de hamster, et je ne voulais pas voir la vérité. Je préférais la pseudo-sécurité d’un parachute artificiel alors que la vie n’a rien d’une chute libre. Evidemment que non !

Ma vie d’aujourd’hui est bien plus belle encore que celle que j’osais espérer… Je cherchais à quitter la dépendance à l’alcool, à reprendre un peu d’autonomie et de liberté mais j’ai découvert un champ de possibles infini…
Oui ma vie a des hauts, des bas (évidemment…!), mais je n’ai plus besoin ni d’anesthésie, ni d’échappatoire et enfin je suis en pleine possession de mes moyens. A tous moments !

Ma vie d’aujourd’hui, sans alcool, ne tourne plus autour de l’alcool… Non ! C’est terminé ça !
Elle tourne autour de mes plaisirs, grands et petits, de ma famille, de mes projets, du partage… de mon bonheur…

Et aujourd’hui je suis capable de choisir pour moi quel chemin je veux prendre.

C’est pourquoi j’aimerais partager avec toi cet espoir si aujourd’hui tu es enfermé dans ta dépendance… Je te souhaite de tout cœur de te découvrir et de vivre toi aussi très bientôt la vie libre que tu mérites…!

Prends soin de toi…

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