Souvent c’est en soirée. Ou à des dîners… la question « qu’est ce que tu veux ? » ou bien moi qui refuse un verre. Et là,je n’ai aucun problème avec ça, je ne tourne pas autour du pot… je dis que je ne bois pas. Et quand je dis que je ne bois pas d’alcool, maintenant je le sais, je connais les réactions possibles de mon interlocuteur.
Certaines personnes me posent des questions pour comprendre… ils me demandent ce qui m’y a conduit. Est-ce par conviction ou par… ils hésitent à dire le mot. Par la force des choses ? Par obligation ? Moi, je n’ai pas de problème à dire que je suis abstinent et pourquoi. Car depuis longtemps déjà, je n’ai plus rien à cacher sur mon passé et sur ce point. J’avoue que je ressens même une certaine fierté pour moi-même à être sorti de tout ça. Je ne confronte pas tout le monde avec cette idée bien sur. Mais pouvoir me dire à chaque fois dans ma tête « oui j’en suis sorti, oui je vis une vie normale maintenant »… ça ne perd pas de son charme. C’est chaque fois pour moi une confirmation de ce choix, la validation de cette décision et le signe que j’en suis bel et bien sorti. Et donc non vers l’extérieur, pas de tabou. C’est une expérience de vie qui m’a forgé… qui m’a changé.
D’autres personnes sont parfois un peu gênées, comme si j’avais dit quelque chose qui les impliquait.. on voit bien alors qu’en disant ça, je réveille un peu leurs démons interieurs, je les confronte (fort inopportunément d’ailleurs, nous sommes entre amis, ce n’est pas le moment de parler de vrais chantiers de la vie…) à quelque chose en suspens pour eux… ça se voit… ils me parlent mais subitement ils ne sont plus vraiment là… leurs questions sont plus des introspections que des échanges… Et depuis le temps, je ne suis plus surpris de les voir revenir vers moi plus tard dans la soirée pour en savoir plus… et finir par me parler de leur relation actuelle avec l’alcool, me confier leur cheminement et leurs doutes. Me demander si à mon avis leur consommation, leur attitude… oui j’ai l’expérience de l’expert alors à leurs yeux…
Mais le plus souvent… pas de réaction particulière, les gens prennent ça comme une information, juste une information… mes hôtes demandent parfois s’ils doivent me donner un autre verre, d’autres signalement qu’ils ont cuisiné au « vin blanc, pour le gout mais ça s’est évaporé. Désolée je ne savais pas… ».
Dans les échanges que j’ai avec toi, souvent dans le cadre de l’accompagnement individuel que je propose, je remarque que le fait d’informer ton entourage, tes amis ou ton hôte de ton abstinence est souvent un gros sujet et clairement un cap à passer pour toi.
C’est normal, parce qu’arrêter de boire est une étape importante dans ta vie. Mais en vrai cette information est juste ça… une information pour celui qui la reçoit. Les consommateurs « normaux » ne sont pas obnubilés par l’alcool. Et donc savoir que tu bois ou pas… que tu arrêtes ou que tu as arrêté… n’est pas au centre de leur univers.
Alors oui, aujourd’hui, abstinent depuis 14 ans, je vais très bien, merci. Ne pas boire est une décision que j’ai prise, que j’ai mise en œuvre, que je vis au quotidien et dont je profite pleinement. Mais ce n’est pas ce qui me définit. L’alcool n’est plus ce qui me définit. Je vis sans alcool et je vais très bien, merci.
Et pour toi bientôt ce sera pareil !
Prends soin de toi…
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